J'ai rien fait, qu'il m'a dit
Ces derniers jours, je discutais avec mon fils. C'est rare qu'on parle de sa maladie. Là, il m'a exprimé sa colère; il m'en veut énormément. Il s'est senti abandonné pendant ses années d'hospitalisation et de réadaptation.
Comment lui expliquer, comment lui faire comprendre que c'était pour son bien, qu'il était tellement, tellement malade, et qu'il avait besoin de soins, et d'attentions, et de constance, et de limites fermes et de plein de choses qu'à moins d'y travailler à plein temps, je n'aurais pu lui procurer.
Comment faire? alors que l'existence même de sa maladie ne fait pas partie de sa réalité.
J'ai argumenté, car en plus, il était sous ordonnance et donc, techniquement, j'avais pas vraiment le choix non plus.
Et c'est là qu'il m'a dit que j'ai rien fait pour les empêcher.
Culpabilité, hein, quand tu nous tiens.
Je n'aurai jamais sa compréhension, ni son acceptation, et encore moins la reconnaissance de ne jamais l'avoir laissé tomber.
Parce que selon mon point de vue, j'ai toujours été là, chaque jour, chaque visite, chaque rencontre, chaque sortie, chaque fête, chaque plan, chaque fin de semaine, chaque...tout.
Ya rien à parlementer, son idée est faite. Et pour toute la vie, tel qu'est construit son esprit, je serai coupable.